Cinq enfants, dont quatre d’une même famille, ont tragiquement perdu la vie dans un incendie survenu samedi 22 juillet, à Bukavu, dans le Sud-Kivu, aux environs d’une heure du matin. Le drame s’est produit à Cahi, un quartier populaire de la commune de Bagira. Les voix s’élèvent dans la ville pour en appeler au sens de responsabilité des uns et des autres afin de stopper ces incendies à répétition.
Les enfants décédés dans cet incendie étaient tous âgés de moins de 10 ans. D’après le bourgmestre de Bagira, qui rapporte des témoignages recueillis sur place, tout serait parti d’un ménage qui a oublié d’éteindre le feu après une cuisson au bois. Malheureusement, cette négligence a entraîné la destruction de 26 maisons en planches, les unes après les autres, dans ce quartier où les maisons en planches, pour la plupart, se chevauchent.
Il ne se passe pas une semaine sans que des maisons prennent feu dans les trois communes de Bukavu, comme l’a constaté Radio Okapi. Cette semaine, deux autres incendies ont été signalés dans la ville.
Les constructions anarchiques doublées d’une forte promiscuité et l’inconscience des habitants sont indexées, par certains observateurs, comme les causes fréquentes de ces tragédies. Patience Bengeya, bourgmestre de la commune de Bagira, épingle notamment la responsabilité de l’État dans la distribution des parcelles sans tenir compte des zones neutres. Elle pointe également du doigt l’inconscience des ménages qui ne se rendent pas compte du danger des maisons en planches lorsqu’ils font la cuisine.
Bukavu, malheureusement, ne dispose pas de camions anti-incendie opérationnels à ce jour, et lorsqu’un incendie se déclare, la population se sent impuissante face à la propagation du feu. Dans ce contexte, le président du Sénat avait annoncé le don de 5 camions anti-incendie à la ville de Bukavu. Cependant, ces camions ne sont toujours pas encore visibles dans la ville, laissant la population vulnérable aux incendies sans moyen de les maîtriser rapidement.
Josué Mutanava à Goma